[…]
- Comment tu t’appelles?- Hein?- Comment tu t’appelles?- Precious, que je fais.
- Ecoutez-moi, Precious, il est presque là. Va falloir pousser, t’entends ce que je te dis, dès que tu sens que tu recommences à morfler, t’accompagnes en poussant, t’entends Preciouscita? Pousse!
Et bon, c’est ce que j’ai fait.
C’est depuis ça que j’arrête pas de chercher quelqu’un qu’à sa tronche et ses yeux quand je vois des latinos. L’était café au lait, des beaux tifs. Je me rappelle ça. Dieu. Je croyais que c’était Dieu. Aucun mec avait jamais été gentil comme ça avec moi. À l’hosto j’ai demandé après lui.
- Où est le gars qui m’a aidée?- Dites rien, petite, vous venez d’accoucher, qu’on me répond.
[…]
- Mère, qu’à fait, nom de la mère?- Mary L. Johnson.(L. comme Lee mais ma mère aima pas Lee, ça fait plouc.)- Où elle est née ta mère?- À Greenwood, Mississipi.
Alors l’infirmière :
- Tu y es déjà allée?
Et moi :
- Non, j’ai jamais été nulle part.- Je demande ça parce que je suis de Greenwood, moi même.
Alors moi je fais “oh”, parce que je sais que là faut dire quelque chose.
- Le père qu’à fait. Comment s’appelle ton papa?- Carl Kenwood Jones, né dans le Bronx.- Et comment s’appelle le père de l’enfant?
Alors moi :
- Carl Kenwood Jones, toujours né dans le Bronx.
On l’entend presque pus.
- Quelle horreur, qu’à fait. Douze ans, douze ans,
Qu’alle arrête pas de répéter et de répéter encore comme si a perdait les pédales (ou qu’alle avait reçu un coup sur la tronche ou je sais pas quoi). Ame mate, sa peau couleur de beurre, ses yeux clairs-je sais que les mecs en sont fous. Et a dit :
- Est-ce que t’as été, enfin, est-ce que t’as même eu le temps d’être une enfant?
En voila une question à la con, si j’ai eu le temps d’ête une enfant? J’en suis une d’enfant.
[…]
Extrait de “Push” de Sapphire. Traduit de l’anglais par Jean Pierre Carasso. (Editions de l’olivier, Diffusion Seuil)
On (my cousin)vient juste de me passer le livre, je le commence à peine et déjà le film sort aujourd’hui ! Dilemme ! … Je ne vais qu’en même pas aller au cinéma avec le bouquin ! ;^)
Bon ! J’écoute Gil Scott-Heron, et je me décide…
Bon ! J’écoute Gil Scott-Heron, et je me décide…
*** GROS BISOUS accompagnés de mon amitié ! Bonne journée à toi Gildan !!! :o) ***
RépondreSupprimerAbsolument, tu dois emporter le bouquin au cinéma, avec une lampe de poche discrète et de quoi prendre des notes.
RépondreSupprimer@u coucou
RépondreSupprimerAh!! Un littéraire, un vrai!!!
;^))
@ Bientôt Nancy !!
RépondreSupprimer;^)