Je re-Mélenchon !
Il y a quelques jours, j’ai envoyé cette vidéo à une amie, qui connaissait déjà cette reprise (voir vidéo). Et elle m’a répondu :
Eh oui, cher camarade socialiste, pourquoi je kiffe Mélenchon et ses discours ? ENFIN une gauche vraiment de gauche, et qui s'affirme comme telle, dans sa culture, ses principes et son histoire. Une gauche qui nomme l'ennemi, qui a des noms, des visages et des adresses : les marchés, les capitalistes. Une gauche qui parle des loyers, des salaires, du précariat (que même le NPA et LO ont du mal à défendre, enfermés qu'ils sont dans leur antienne : la révolution passera par les usines, ok, et les sans boulot fixe ?). Sais-tu que le programme du FdG est le seul, sauf erreur de ma part, qui prône le retour aux 507 heures sur 12 mois et à la date anniversaire pour les intermittents ?Voilà ! Bien sûr les commentaires sont bienvenus, et je pense que je redonnerai la “parole” à ma Fan De Gildan préférée plusieurs fois d’ici mon anniversaire, au mois de Mai où on se retrouvera comme pendant les manifestations sur la retraite et autres !
Et surtout, une gauche qui a trouvé comment parler au FN : de face ! Je suis même persuadée que c'est une des grandes raisons de la hausse de Mélenchon ces dernières semaines : on voit et on entend enfin des contre-discours solides et puissants pour contrecarrer ceux des dégénérés de St-Cloud. Quel pied de la voir baisser les yeux devant lui sur France2 !
Je ne sais pas ce que le FdG et son leader sont capables de faire, s'ils sont capables de réaliser ce qu'ils prônent : ils disent aussi que rien ne se fera sans nous, sans les gens, sans l'implication des citoyens, cette Constituante il faudra pas laisser des conseils ou des instances ou des autorités "supérieures" la faire sans nos avis et nos idées... Ce qui exige des citoyens éclairés et suffisamment libres de leur temps. Ou suffisamment motivés, et surtout confiants dans leur capacité d'agir et de peser. Utopique ?
Ce qui m'ennuie avec Hollande et le PS, c'est que, si on ne sait pas pour le FdG, avec eux, on sait... Et on aimerait bien avoir tort, mais on sait, déjà, les probables renoncements à la pensée de gauche, puisqu'on les a déjà vus à l'oeuvre depuis 1983 et l'abandon de la rupture promise avec le capitalisme ; depuis ce brave Bérégovoy et ses déréglementations des marchés financiers ; (je vais vite) depuis Jospin et sa campagne "pas socialiste", et son fameux "le politique ne peut plus rien contre l'économique" (ce à quoi Guy Bedos sur scène lui répondit à l'époque : "alors casse-toi", l'Histoire prit acte) ; depuis le oui socialiste au TCE en 2005, floutant de plus belle la raison d'être du PS faute de répondre à cette question : sommes-nous encore socialistes ? Une réponse honnête aurait scindé le parti en 2 : les soc-dem vers le centre, les radicaux à gauche.
Je reproche au PS soit d'avoir honte d'être à gauche, soit de ne plus l'être mais sans le dire.
J'ai peur qu'Hollande continue à brader les services publics, à finir de démolir l'hôpital, l'école, la justice, la police, la route, les transports, et j'en passe, dans l'enfermement où se trouve le PS depuis qu'il a reconnu, sous Hollande, la primauté de l'économie de marché, laquelle exige la règle d'or, encore une entuberie des capitalistes pour masquer leurs hold-ups en continu sur les économies réelles, en nous martelant dans le crâne qu'on a été trop dépensiers.
Ras-le-bol d'une gauche qui ne dénonce pas cette invraisemblable prédation, voire qui s'y soumet et accepte ses diktats comme allant de soi. Et j'ai peur qu'Hollande s'inscrive dans cette pénible errance du socialisme français, parti de Jaurès pour arriver au Oui à la constitution de Giscard et de Barroso... snif !
(Je vais me faire jeter !)